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L’échange de portables : Un business à risque en plein essor

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L’échange de portables : Un business à risque en plein essor

Neuf heures. Le marché Colobane reprend petit à petit l’ambiance qu’on lui connaît. Une ambiance sonore et festive. Musiques, bruits de moteurs des véhicules et déclamations des commerçants, rythment ce lieu de rencontre. Les activités vont bon train entre marchands ambulants, commerçants et autres acheteurs. Tous s’activent avec détermination pour se faire de l’argent. Ici, c’est le secteur informel en mouvement. Du recyclage en passant par le recel des objets volés, le marché de Colobane a une réputation de coin malfamé. Dans ce marché, connu surtout pour la vente de friperies, se trouve un espace commercial.

Situé à l’intérieur du marché, le centre commercial C.A.B est l’un des sites les plus animés. Les initiés l appellent «Maquette bi» grâce à un  système commercial qui s’est développé au fil des ans : « l’échange de portable ». C’est aussi le lieu de prédilection du recel. C’est là où beaucoup de cambrioleurs, d’agresseurs et de pickpockets venus d’horizons divers, écoulent leurs butins après avoir commis leurs forfaits. Dans ce site, on vend toutes sortes de marchandises : téléphones portables, ordinateurs, accessoires... Certains exposent leurs produits, mais la plupart les planquent en attendant de démarcher un éventuel client.

Il n y a que des gens de mauvaises foi qui y travaillent. Il y en a qui y officient pour gagner leur vie à la sueur de leur front.


«Il y a des gens qui ne peuvent pas se payer un portable neuf d’une certaine marque. Alors quand ils viennent, ils amènent leur ancien portable plus une somme d’argent pour faire l’échange. Après, c’est au marchand de voir si la proposition est intéressante ou non et d’essayer de négocier pour trouver un point d’accord. C’est un système d’entraide. On prend toutes les marques de portable à condition que le produit soit en bon état », explique Daouda Ndiaye. Ce dernier  est dans le business d’échange de téléphones portables depuis 2002. «C’est un business qui marche très bien. Parfois tu peux gagner entre 300 et 500 000 franc CFA par jour », confie le revendeur.

Un business ou la tromperie est omniprésente

prévaut dans ce marché spécialisé dans l’électronique est suffisante pour croire Daouda Ndiaye sur parole. C’est la promiscuité totale. Les bruits des discussions fusent de partout. D’un bout à l’autre, on aperçoit un client gesticuler pour convaincre le revendeur de la bonne qualité de la marchandise qu’il lui propose. Les négociations peuvent durer des minutes voire des heures. « C’est un business à risque. On peut gagner beaucoup d’argent, comme il arrive qu’on en perde aussi. Parce que des fois, on te présente un portable, quand tu vérifies, tu vois que tout est Ok et quelques temps après, de petits problèmes électroniques commencent à apparaître. Dès lors tu es obligé de le réparer. Il arrive aussi que le client l’achète et que des pannes resurgissent. Dans ce cas, il doit le ramener dans les quatre heures qui suivent sinon il perd toute possibilité de pouvoir l’échanger contre un autre», renseigne Daouda, qui affirme accorder un intérêt particulier quant à la provenance du portable. «On fait tout pour éviter la duperie. Il nous suffit d’observer et d’écouter le client pour savoir si le produit qu’il nous présente est de provenance licite ou pas. On ne prend jamais de portable sans garantie ».

«Je viens souvent dans le marché pour échanger mon portable. C’est très pratique. On a toujours le type de portable qu’on veut à un prix plus abordable. C’est aussi un moyen pour se faire de l’argent. Parfois, quand tu es dans la galère, si t’as un portable qui coûte cher, tu peux l’échanger en contrepartie d’un portable plus modeste et d’une somme d’argent. Mais je suis très prudente. J’échange toujours mon téléphone avec un revendeur que je connais bien comme Daouda», assure Marième Niang.

Des décentes policières récurrentes

Cependant, tous les revendeurs n’ont pas l’éthique professionnelle de Daouda. Résultat : les descentes policières sont très fréquentes dans le marché. «J’ai assisté à de nombreuses descentes de police sur le marché. Et je connais plus d’une dizaine de jeunes revendeurs qui sont actuellement derrière les barreaux pour le délit de recel. Parce que tout simplement ils ont eu le malheur d’échanger des portables volés. Une fois, une jeune fille est venue dans le marché et a reconnu son portable. On le lui avait arraché à la suite d’une agression. Elle a demandé à voir le revendeur et lui a proposé un très bon prix. Par la suite, la demoiselle est partie en lui assurant qu’elle allait chercher l’argent chez elle. Le soir, elle est revenue en compagnie de policiers. Et ils ont arrêté le revendeur qui n’en revenait pas», relate le vieux El Hadji Diouf. Le vendeur de batteries pour téléphone portable reconnaît qu’il y a des revendeurs qui acceptent d’échanger des portables volés. «Ceux la méritent la prison», souligne le vieux El Hadji Diouf.
 

Comme le souligne Me Ibrahima Mbengue, avocat à la cour, le recel est puni par l’article 430 du Code pénal qui dispose que «ceux qui, sciemment, auront recelé des choses enlevées, détournées ou obtenues à l aide d un crime ou d un délit, seront punis des peines prévues par l article 370 (c est-à-dire un an au moins et cinq ans au plus et d une amende de 20.000 à 200.000 francs).

Au sens de cet article, le recel est donc le fait de dissimuler, de détenir, de faire office d intermédiaire ou de transmettre une chose, en sachant que cette chose provient d un crime ou d’un délit.

L avocat ajoute que les bénéficiaires d une chose provenant d un crime ou d un délit peuvent également être poursuivis pour recel, s ils savent que le bien acquis est d origine frauduleuse ou s ils étaient censés le savoir. En effet, les circonstances dans lesquels ils ont acheté un bien (vil prix, heures de crime...) peuvent présumer qu ils savaient que l objet acquis pouvait être d origine frauduleux.



2 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2015 (23:55 PM)
    Mbaye serere mo gueneu deufu ndem Colobane

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  2. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2015 (11:17 AM)
    échanger les portables: un gros risque mon petit frère en a fait les frais à Colobane même. Malgré mes remarques sur le risque, il échangeait constamment des portables ; celui la est plus beau celui la est plus performant etc... Sa dernière transaction à Colobane lui a voulu avoir un portable à 2 puces. Il a donné son portable + 25000frs. Malheureusement cela lui a valu un aller direct à Reubeuss. Il a eu une chance inouïe d'être jugé rapidement au bout de 8 jours difficiles et un bon avocat. Actuellement même s'il achète un bic il demande une facture.

    a bon entendeur salut
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